Un aire de guitare | PV Olivia

Par un après-midi ensoleillé, où le ciel bleu ne laissait aucune place aux nuages, le jeune homme ressentit le besoin fou de s'isoler, de faire un point sur sa vie et ses envies. Et il ne connaissait qu'un seul moyen pour y remédier : jouer de la guitare, jusqu'à s'en bruler les doigts, jusqu'à oublier le monde qui l'entoure. De toute façon, il n'avait pas envie de se promener. Il cherchait simplement un endroit adapté à ses songes, et qui pourrait accueillir une mélodie sans problème. Alors il choisit la plage, lieu où il avait de nombreuses fois réfléchit auparavant. Pas en New-York, mais tout au long de son chemin. Et puis, elle adorait la mer et sa couleur azure, alors pour ne pas en profiter un peu ?

Les yeux levés sur le soleil, plissés par la forte lumière, Chuck Preston marchait, calmement, se sentant enfin libre et heureux. Bien qu'il soit arrivée depuis peu, il avait l'impression de se trouver ici chez lui, comme si il avait toujours vécu dans ces lieux, et qu'il venait tout juste de les retrouver. Cela ne lui déplaisait point, dans le fond. Il ne se sentait plus perdu à présent, même si la nostalgie habituelle faisait tanguer son cœur par moment. Mais rien de bien grave, il le savait parfaitement.
Vêtue d'un short rouge, et d'un chandail noir et de jaune, il aurais pu pensée pour une abeille. Mais cela lui était bien égale, il ne s'était jamais souciée du regard des gens sur ses tenues ou bien son caractère. Il se basait sur le fait que sa vie ne regardait que lui, et que les gens devaient l'accepter telle qu'il était s'il tenaient véritablement à lui. Dans son dos, sa guitare enveloppée se balançait doucement, au rythme de ses pas sur le sable tiède. Il avait retiré se chaussures au préalable, profitant de la douceur des petits grains dorés. Devant il s'étendait la mer à perte de vue, sans qu'il puisse en distinguer la limite.

Chuck sourit, devant une telle sauvagerie. Bien que la plage soit calme, le bruit des vagues se brisant sur le sable et celui du vent sifflant dans ses cheveux lui donnait une forte impression de liberté insoumise, qu'il n'aurai su expliquer. Et cela lui plaisait bien, en fait. Il s'avança vers l'eau, doucement, puis y fit entrer ses pieds. Le contact de l'eau assez fraiche le fit tressaillir, et il ferma les yeux, ravi d'autant de douceur. Des images défilaient dans sa tête, celles de Nicolas, son jeune frère, celles de ses amis, de son groupe de musique et celles de sa mère saoule, trébuchant au sol... Il chasse ces dernières images de son esprit, ne voulant en garder que la meilleure partie.
Rouvrant les yeux, le belle homme recula, puis s'assit sur le sable. Il saisit sa guitare, et y passe délicatement les doigts, la touchant comme si c'était la première fois qu'il agissait ainsi. Et pourtant, ce bel instrument l'avait toujours accompagné, où qu'il aille. Celui-ci, et puis sa propre voix, qui ne trébuchait jamais, même dans les moments les plus difficiles. Songeur, le jeune homme commença à jouer, ses doigts semblant à peine toucher les cordes de nylon.

Chuck Preston soupira, enfin à son aise. Il continuait de jouer, fredonnant tout bas, accompagnant sa musique comme à son habitude. Il se sentait bien ici, seul et libre. Mais malgré son caractère buté et méfiant, il devait avouer que parfois, la solitude lui pesait énormément. Dans ce moment présent, même si il se sentait bien, il n'aurai pas refusé un peu de compagnie...Le jeune homme stoppa sa musique, et recoiffa ses cheveux châtain , ceux-ci lui tombant devant les yeux. Avec un petit sourire, il reprit sa mélopée, avec l'impression qu'il s'envolait vers le ciel. Absorbée par sa musique, Chuck ne vit pas la personne qui s'approchait de lui. Pourtant, il avait l'ouïe fine, mais là, son manque d'attention était tel qu'il n se méfiait pas de l'inconnu(e)...